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MES SOUVENIRS

cordiales. Lorsque à la fin de l’année 1849 M. de Lesseps eut à se défendre devant le Conseil d’État auquel un décret du Président de la République l’avait déféré, il écrivit de Mazzini dans un Mémoire rendu public :

« Dans toute la suite de nos négociations, je n’ai eu qu’à me louer de sa loyauté et de la modération de son caractère qui lui ont mérité mon estime… Aujourd’hui qu’il est tombé du pouvoir et qu’il cherche sans doute un asile en pays étranger, je dois rendre hommage à la noblesse de ses sentiments, à la conviction de ses principes, à sa haute capacité, à son intégrité et à son courage. »

Tout autres étaient les sentiments du général Oudinot. Les altercations les plus vives eurent lieu entre le ministre plénipotentiaire et le général en chef. Le 1er  juin 1849 M. Ferdinand de Lesseps écrivait de Rome au général Oudinot :

« J’ai suivi avec dévouement et abnégation personnelle les directions du gouvernement de la République. Le jour où vous m’avez fait, en présence de témoins, les scènes les plus scandaleuses que mon sang-froid et ma détermination bien arrêtée ont empêché de convertir en lutte violente, le jour où, me mettant complètement à l’écart, vous avez ré-