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CHAPITRE DOUZIÈME

se trouvant sous l’influence des cardinaux Antonelli et Lambruschini, présenterait toutes garanties pour l’ordre. »

Les dispositions favorables du gouvernement autrichien et du maréchal Radetzki au sujet de l’occupation d’Alexandrie furent tout à coup compromises par un acte de faiblesse du gouvernement sarde. Le prince de Schwarzenberg, ministre des affaires étrangères d’Autriche, ancien ministre d’Autriche à Turin, avait eu jadis un conflit personnel très vif avec Charles-Albert dont la chute lui avait causé une grande satisfaction. Pour la rendre définitive il fallait consolider le trône de Victor-Emmanuel. Il ne manquait pas de personnes en Piémont qui cherchaient à opposer les souvenirs du père aux actes politiques du fils. On faisait courir dans Turin des lettres de Charles-Albert déclarant qu’il s’était retiré, mais qu’il serait toujours au service de la cause de l’indépendance italienne.

À Vienne comme à Milan, on comprenait qu’il y avait un intérêt capital à ne pas favoriser ce prétexte d’agitation et à conclure rapidement la paix. M. Adrien de Revel avait été nommé plénipotentiaire ; cette nomination qui avait été bien accueillie fut rétractée sous prétexte que le nom de M. de Revel nuirait à la négociation dans l’opinion publique.