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MES SOUVENIRS

sir Abercromby s’étaient rendus à Milan auprès du maréchal Radetzki pour obtenir un adoucissement des conditions de l’armistice. L’abdication de Charles-Albert et l’avènement de Victor-Emmanuel avaient beaucoup apaisé les Autrichiens à l’égard des Piémontais. Ils se préparaient à attaquer Venise et à réduire la ville de Brescia qui, malgré l’armistice, refusait de se soumettre. Le maréchal était disposé à renoncer à l’occupation d’Alexandrie et à se contenter de celle de Valence par un seul bataillon, force suffisante pour assurer le passage du Pô, et il promit d’en demander l’autorisation à Vienne.

Mais ses intentions étaient plus rigoureuses à l’égard des Lombards. Le général Willisen, envoyé de Prusse, le comte Montecuculli, que l’empereur d’Autriche avait chargé d’une mission à Milan, auraient voulu faire prévaloir un régime plus humain ; ils avaient échoué. Radetzki était décidé à maintenir le système des confiscations. L’état-major autrichien paraissait plutôt désirer que craindre l’intervention française à Rome. Le général Hess assurait que le plus grand désordre y régnait et qu’il était indispensable d’en finir. « Qu’on agisse à deux, à trois, à quatre, à cinq, mais qu’on en finisse. » — « Le Pape, une fois rétabli, ajoutait-il,