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CHAPITRE DOUZIÈME

Ceppi, major des carabiniers, et plusieurs autres personnes furent assassinés par la populace. Le bagne de Gênes contenant douze cents forçats avait à sa tête un lieutenant-colonel qui réclama la protection de M. Favre, consul général de France, et du capitaine de vaisseau de Gasquet, commandant la corvette à vapeur française le Tonnerre, pour résister aux insurgés qui voulaient délivrer et armer les forçats. Le consul dut aussi faire les plus grands efforts pour sauver quinze mille fusils, cédés par la France au gouvernement sarde, qui se trouvaient dans le port de Gênes. Il parvint à les foire diriger sur Villefranche, et il réussit également, au péril de sa vie, à faire délivrer la femme et les trois filles du général de Azorta. Les bâtiments français et anglais étaient encombrés de femmes et d’enfants : le consul nolisa plusieurs bâtiments de commerce et y fit arborer le drapeau français pour recevoir les fugitifs. Avezzena avait rendu un décret punissant de mort tous ceux qui parleraient de se rendre ou qui refuseraient de se battre.

Heureusement le général de là Marmora accourait à marches forcées avec une armée de vingt-quatre mille hommes animés des meilleures dispositions. Dès le 6 avril il s’était emparé de trois forts et de la position de San-Benito dominant la Lanterne de