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CHAPITRE DOUZIÈME

monter le plus tard possible, car je n’ai guère de goût pour ce métier qui est peu agréable et peu facile par le temps qui court, mais j’aime mon pays et je me consacrerai tout entier à sa prospérité que j’espère rétablir, quoiqu’elle ait été bien compromise. J’ai fait mon devoir en soldat, je servirai mon pays d’une autre manière, mais toujours avec le même dévouement, car je l’aime sincèrement. Mais je veux toujours lui dire la vérité, je veux aussi que mes ministres la lui disent. Il faut suivre une ligne de conduite, et, quand on l’a adoptée, le dire franchement. Ce sera toujours là ma politique à l’intérieur comme à l’extérieur. Quant à vous, Messieurs, dites bien à vos gouvernements que je veux la paix, franchement, loyalement, sans arrière-pensée d’ambition. Je ne point séparer ma cause de celle de l’Europe, ni la compromettre par une ambition insensée. Je sais quels sont les mauvais conseils qui ont perdu mon père et je veux les éviter. Dites bien au maréchal Radetzki que je suis décidé à exécuter l’armistice, que si je lui demande des modifications, c’est dans l’intérêt de la paix et de l’ordre et pour éviter que des froissements inutiles les compromettent, mais que je ne prétends point éluder ce que j’ai signé. Je vous serai fort reconnaissant de ce que vous ferez pour nous, et soyez sûrs que je ne