CHAPITRE II
Le changement de régime ne me donna pas la pensée d’abandonner la carrière diplomatique : je suivis en cela l’exemple de mes amis La Tour d’Auvergne, Baudin, Talleyrand et Frédéric de Billing.
Je me mis à la disposition de M. de Lamartine qui était un des amis de ma mère, et de M. Bastide, ministre des affaires étrangères. J’avais un instant désiré accompagner à Madrid M. de Lesseps, qui venait d’être nommé ministre de France en Espagne. M. de Lesseps avait été consul à Barcelone tout jeune, lorsque mon oncle, le général de Reiset, y était gouverneur de la Catalogne. Il avait été comblé de faveurs, grâce à la bienveillance de mon oncle. M. de Lesseps ayant un cœur reconnaissant pensa à avoir près de lui un Reiset lorsqu’il fut nommé ambassadeur à Madrid ; je devais aller le retrouver.
Le sort en décida autrement. Le 10 mai, pendant