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CHAPITRE ONZIÈME

nette les positions qu’elle avait perdues devant la Bicocca. Lorsque les officiers voyaient leurs compagnies chanceler et se décomposer, ils ramassaient les fusils jetés par les fuyards et ils s’avançaient comme de simples soldats, renouvelant ainsi l’exemple héroïque qu’ils avaient déjà donné à Sainte-Lucie.

Le feu de l’artillerie était de part et d’autre de plus en plus violent ; l’artillerie piémontaise était mieux servie, mais inférieure en nombre. Elle occupait un front de bataille restreint et ne pouvait utiliser toutes ses pièces. Les Autrichiens, au contraire, dont les lignes étaient très étendues, croisaient leurs feux sur les points principaux. Le village d’Olengo presque détruit, la division autrichienne d’avant-garde repoussée plusieurs fois avec de grandes pertes, le terrain profondément sillonné par les boulets, les bords des fossés bouleversés, les arbres renversés prouvaient l’acharnement de la lutte et la constance des artilleurs. Les officiers et les soldats de l’artillerie piémontaise se faisaient tuer sur leurs pièces plutôt que de reculer ou d’arrêter leur feu.

Tandis que plusieurs compagnies de Savone faisaient reculer l’ennemi par une charge à la baïonnette dans laquelle elles tuèrent beaucoup de monde et firent beaucoup de prisonniers, la 7e batterie de bataille s’établit en flanc et par derrière les Autri-