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Les dissidences de Gioberti avec ses collègues aboutirent à une rupture. Abandonné par le roi au moment décisif, il dut donner sa démission.

Lors des premières interpellations de M. Brofferio, il avait obtenu, le 12 février 1849, un vote d’approbation unanime en déclarant qu’il se faisait honneur de ressembler sur beaucoup de points au ministère précédent qui voulait l’ordre, le maintien du trône et l’indépendance italienne ; qu’il ne voulait pas plus que lui être un gouvernement révolutionnaire, mais un gouvernement d’union et de conciliation. Il avait été vivement applaudi et l’interpellateur, M. Brofferio, avait été hué à la Chambre et hors de la Chambre.

Mais les partis ne désarment pas. Un des meneurs les plus dangereux de la Chambre, à la tête du journal la Concordia, s’unit à M. Brofferio pour attaquer Gioberti. Valerio sans influence dans le pays en avait beaucoup à la Chambre : il était très intrigant, très ambitieux et très habile à agir sur les esprits. Le président du conseil, sérieusement malade, ne pouvait assister aux séances où l’on demandait la mise en accusation du ministère pour avoir fermé le cercle de Gênes en violation de la Constitution. Des groupes tumultueux parcouraient Turin. Un de ces groupes faisant une manifestation en l’honneur