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CHAPITRE HUITIÈME

pour rassurer Charles-Albert, il lui déclara qu’il était contraire à la Constituante telle que la voulaient les gouvernements démocratiques de Rome et de Florence et qu’il n’y consentirait pas.

Le roi répondit qu’il attendait M. d’Azeglio, qu’il essayerait de former sous sa présidence un ministère de conciliation, mais que, s’il ne réussissait pas, il aviserait.

C’est ainsi que quelques jours après, le 16 décembre, le ministère était constitué sous la présidence de Gioberti, président du conseil et ministre des affaires étrangères. Ricci avait les Finances ; le portefeuille de la guerre était confié au général de Sonnaz qui, au mois d’octobre, avait faibli devant l’émeute de Gènes ; Ratazzi avait la Justice ; Buffa, le Commerce et l’Agriculture ; Sineo, avocat et un des membres les plus verbeux de l’opposition, l’intérieur ; Tecchio, habitant de Vicence, réfugié à Turin et employé du ministère de l’intérieur sous Pinelli, reçut le portefeuille des Travaux publics, pour services rendus à Gioberti.

C’était il vero ministerio democratico, disaient le nouveau président du conseil et ses amis. Ils promirent à Charles-Albert de lui donner la satisfaction de ressaisir le commandement de l’armée. Le général Bava venait de publier sur la dernière guerre