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CHAPITRE HUITIÈME

que de soixante-neuf voix contre cinquante-huit.

Le cabinet tendait d’ailleurs à se désagréger. Le comte de Revel, l’homme le plus capable et le plus honnête qu’ait eu le Piémont pour l’administration de ses finances, avait donné sa démission. On avait été à la veille de le remplacer, ainsi qu’un de ses collègues, M. Merlo, par MM. de Ricci et Gioya, lorsque au cours même de ces pourparlers, alors que tout semblait conclu, M. de Ricci se laissa entraîner à donner sa signature au bas d’une protestation d’une extrême violence contre le ministère, lui reprochant d’avoir refusé le secours aimé de la France, grossier mensonge que M. Ricci couvrait de son nom à l’heure même où il acceptait d’entrer dans ce ministère qu’il accusait de trahison. Quelques jours après, M. Boncompagni, ministre de l’instruction publique, donnait à son tour sa démission sur une pétition des étudiants réclamant le droit d’association et renvoyée au ministre malgré lui. On contestait au général de Perrone sa qualité de Piémontais parce qu’il avait autrefois pris du service en France. Ces attaques incessantes fatiguaient le ministère ; le peu d’appui qu’il trouvait dans la majorité finit par le déterminer à se retirer. Sa situation était d’ailleurs des plus anormales. Ministère de la médiation, ayant l’obligation de la défendre contre