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MES SOUVENIRS

dait, au temps de la captivité du roi d’Espagne, la gendarmerie chargée de le garder. Il se prit un jour de querelle avec le prince de Talleyrand au sujet des ordres très rigoureux qu’il avait reçus du ministre de la guerre. Il lui était prescrit notamment de faire lever chaque soir les ponts-levis du château. Le prince de Talleyrand fut choqué de cette mesure de sûreté et voulut prendre sur lui d’empêcher que cette consigne fut exécutée. Le commandant de gendarmerie lui répondit que comme militaire il devait obéir aux ordres du ministre de la guerre et qu’il lui était impossible d’y contrevenir pour donner satisfaction au prince de Talleyrand.

Celui-ci furieux prit la poste, arriva à Paris et se rendit chez l’Empereur. Le surlendemain, il était de retour à Valençay, porteur d’un ordre dispensant de lever dorénavant les ponts-levis à l’approche de la nuit. Mais en remettant cette nouvelle consigne à M. de Reiset, il dut lui exprimer les félicitations de l’Empereur pour sa fermeté qui prouvait que l’on pouvait avoir en lui pleine confiance.

Dans une promenade à cheval avec Alexandre de Talleyrand et sa femme, nous passâmes dans le village de Roujoux où l’on démolissait un château appartenant à M. de Carbonnière ; j’y aperçus un pan de mur où se trouvait encore la cheminée prin-