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CHAPITRE HUITIÈME

projet du ministère sarde était d’envoyer de simples commissaires à Rome pour régler en commun la part de chaque État dans un contingent destiné à assurer l’indépendance nationale, la sécurité des gouvernements constitutionnels et à établir un système économique et législatif uniforme. L’Italie se serait composée de quatre monarchies fédérées, — l’Italie du nord, la Toscane, les États Romains, le royaume de Naples. Dans ce but le gouvernement sarde ménageait les autres souverains. Il repoussait toute pensée d’accepter le trône de Sicile pour le duc de Gênes, réservant cette question pour faciliter un accord avec le roi de Naples. S’il parvenait à le décider à s’unir au Piémont pour organiser le système de fédération qu’il croyait réalisable et pour expulser l’Autriche du nord de l’Italie, il renoncerait ouvertement et définitivement à la Sicile.

Mais l’Autriche ne paraissait pas disposée à se laisser évincer sans résistance. Le gouvernement impérial était rentré à Vienne et Radetzki traitait le royaume lombardo-vénitien en pays vaincu. Il venait d’y frapper d’un impôt extraordinaire énorme toutes les personnes qui avaient fait partie du gouvernement et de l’administration pendant la guerre, sans tenir compte des clauses de l’armistice et d’une amnistie accordée par l’Empereur.