— Tenez donc pour certain que vous n’avez que l’armée piémontaise pour force, le trésor piémontais comme moyen et opposez-les à l’armée autrichienne pour avoir les vraies données de la question. »
Un député ayant osé répondre à ce courageux discours qu’il fallait parler haut à la France et la sommer de tenir ses promesses, le général Perrone répliqua qu’il mesurait ses paroles à la hauteur de sa taille et qu’il connaissait trop bien la France pour lui parler un autre langage que celui qui convient à son importance parmi les nations, au rang relatif du Piémont et à la reconnaissance qu’il devait à la France.
Chose remarquable ! cette rude franchise ne nuisait pas au crédit du ministre qui flattait si peu les passions populaires. L’opposition lui fit des ouvertures pour sacrifier deux ou trois de ses collègues et pour réorganiser le cabinet sous sa présidence. L’auteur de cette intrigue était l’abbé Gioberti, qui voulait prendre pour lui le ministère des Affaires étrangères, écarter M. de Revel, Merlo et Pinelli qu’il déclarait impopulaires et les remplacer par des députés de son parti. Le général Perrone repoussa cette proposition comme une lâcheté. Il déclara à la tribune que le ministère était homogène et se