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CHAPITRE HUITIÈME

L’armée elle-même éprouvait une grande lassitude. Le régiment de Casal ayant reçu l’ordre de se rendre d’Alexandrie à Voghera refusa de marcher, disant qu’il voulait bien se battre pour défendre ses foyers contre les Autrichiens, mais qu’il ne voulait pas les attaquer de nouveau. Le régiment finit par obéir ; il y eut de nombreuses désertions sur lesquelles on ferma les yeux. À Novare, un régiment d’infanterie résista ouvertement à des ordres donnés par le duc de Gênes. Les soldats, trop nombreux pour leurs cadres, pour le casernement et les fournitures, n’étaient ni instruits, ni logés, ni couverts. Ils étaient établis sur de la paille dans des locaux malsains, sans capotes et avec une couverture pour trois.

Des insurrections fomentées par Mazzini se produisirent dans la Valteline et sur les bords des lacs Majeur et de Côme : elles furent rapidement étouffées par les Autrichiens.

Luino, occupé par deux mille insurgés et défendu par deux pièces de canon, fut enlevé le 2 novembre par cinq compagnies d’infanterie et un escadron qui ne perdirent pas un seul homme. Les défenseurs de Luino s’enfuirent sur un bateau à vapeur autrichien dont ils s’étaient emparés.

Radetzki transporta son quartier général à Lan-