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CHAPITRE HUITIÈME

vraie question, c’est l’intérêt de l’ordre et de la paix en Italie, et aujourd’hui que les affaires de la Toscane menacent l’une et l’autre, il faut en finir à tout prix. Je ne veux pas la guerre plus que vous, je résisterai tant que je pourrai, mais je ne puis vous répondre de rien. Je suis entouré de fous et de peureux. Je puis être entraîné demain malgré ce que je vous dis aujourd’hui. Mon devoir est de vous en avertir. Laisser le pouvoir à une minorité qui n’a d’autre but que de compromettre l’Italie et l’Europe, au hasard d’un avenir dont rien ne leur est connu que la satisfaction de leur ambition, serait un acte honteux et lâche que mon dévouement pour le roi et le pays ne me permet pas d’accomplir. Si j’étais mieux soutenu j’agirais plus franchement et plus énergiquement. Mais je ne crois pas être coupable de faiblesse en montrant que je puis être obligé de céder, car je ne ferai la guerre que pour la diriger de manière à ne pas exposer l’armée à une destruction certaine, et je ne la déclarerai que pour ne pas compromettre les destinées du Piémont et de l’Italie par une révolution.

« Mais que voulez-vous que je fasse, quand je vois mes collègues eux-mêmes prêts à sacrifier M. de Revel pour avoir signé seul la médiation et lorsque quatre membres importants de l’opposition