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MES SOUVENIRS

n’était pas évacuée et que la Sardaigne avait encore des troupes dans le duché de Modène.

Ces faits ayant été contestés par le ministère sarde, le général Hess, chef d’état-major de Radetzki, fit une réponse d’une insolence calculée. Il refusa de traiter avec d’autres personnages que le ministre de la guerre du roi de Sardaigne à la parole duquel il pouvait croire, mais il déclara ne pouvoir se fier à un gouvernement sans foi ni loi, qui avait attaqué l’armée autrichienne au mépris du droit des gens et des traités. Il maintenait d’ailleurs les exigences de Radetzki pour la restitution du parc de Peschiera.

Un instant, la guerre fut imminente. Une réplique des plus vives avait été préparée par le gouvernement sarde : il fallut tous les efforts des ministres de France et d’Angleterre pour en empêcher l’envoi. Le roi passa une grande revue de la garde nationale de Turin qui l’accueillit avec enthousiasme, ainsi que la population. « Avec une pareille population, dit-il en revenant à son palais, je puis encore rentrer à Milan. » Deux jours après, le 11 octobre, une revue de douze régiments et de huit escadrons, bien reconstitués, donna lieu aux mêmes démonstrations.

Après le défilé, le peuple se précipita vers le roi,