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MES SOUVENIRS

À ces troubles intérieurs se joignaient les menaces autrichiennes. Le maréchal Radetzki se plaignait de l’inexécution de l’armistice qui expirait le 20 septembre et qui pouvait être dénoncé d’un instant à l’autre. Le colonel Garibaldi, à la tête d’un corps franc, avait refusé de mettre bas les armes. Ancien maître de l’escadre sarde, compromis dans des menées politiques, il avait déserté et était allé à Montevideo commander une légion italienne. Il était revenu d’Amérique pour prendre part à la guerre de l’indépendance.

L’inquiétude était grande à Turin. « L’armistice, disait-on, expire le 20 septembre ; notre armée n’est pas prête, elle est démoralisée, elle ne pourra opposer aucune résistance aux Autrichiens et en quatre marches ils arriveront à Turin avant que les Français aient pu venir à notre secours. Les Autrichiens les amusent par des roueries diplomatiques : pendant ce temps ils arment, ils envoient des renforts et quand on voudra agir il ne sera plus temps. »

Ces craintes n’étaient pas sans fondement. De Milan à Turin en passant par Novare rien ne pouvait s’opposer à la marche de l’armée autrichienne. Dans ce cas, le parti le plus sage pour l’armée piémontaise eût été de se masser entre Casal et Alexan-