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CHAPITRE SEPTIÈME

mille ayant à peu près trente mois de service se trouvaient réunis, seize mille pouvaient rejoindre dans un délai d’un mois et quatorze mille en deux ou trois mois. Cette armée comptait à peu près cinquante-quatre mille hommes d’infanterie, deux à trois mille de cavalerie. Elle n’avait pu atteler à grand’peine que cent bouches à feu. Ses auxiliaires volontaires, troupes toscanes et papales, etc., ne comprenaient guère que de l’infanterie. Son grand défaut était de manquer de cavalerie et d’artillerie et de n’avoir qu’un petit nombre de soldats instruits.

Avec de pareilles troupes, en présence de l’armée autrichienne bien organisée, ayant la proportion normale de troupes de chaque arme et pouvant se compléter de toutes les forces de la monarchie, la raison commandait de profiter de la démoralisation causée par l’insurrection de Milan et par les événements de Vienne et de pousser à fond une attaque avant que les Autrichiens eussent reçu des renforts.

Ce n’est pas le parti qu’avait pris Charles-Albert. Dès le 8 avril, il avait forcé le passage du Mincio ; et, au lieu de profiter de sa victoire, il s’était mis à assiéger Peschiera jusqu’au 20 mai, puis il avait erré de Vérone à Mantoue jusqu’au 24 juillet, étendant