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CHAPITRE SEPTIÈME

Dans la situation difficile où se trouvait le royaume, les luttes de personnes venaient tout aggraver. Le marquis Pareto, fort mécontent d’avoir été évincé, excitait la population remuante de Gênes. Le ministère renversé profitait des pouvoirs administratifs qu’on lui avait laissés jusqu’à la constitution définitive du cabinet pour faire insérer dans la Gazette officielle une protestation contre la manière dont la guerre avait été conduite, et il avait tenté en même temps d’organiser à Turin une manifestation en sa faveur. Deux cents personnes, précédées d’un drapeau, étaient allées sous la fenêtre des ministres sortants en poussant des vivats, démonstration ridicule qui se termina par un discours prononcé du balcon d’une auberge par l’abbé Gioberti, discours salué par de rares et maigres applaudissements.

C’est à ce moment que mon nouveau chef, M. de Bois-le-Comte, fut appelé par dépêche télégraphique de Naples à Turin.

Je n’ai eu qu’à me louer de mes rapports avec M. de Bois-le-Comte, et avec toute son honorable famille.

Parti de Naples le 8 août, M. de Bois-le-Comte arriva à Turin le 18, en passant par Rome et Florence.

À Rome, il avait été reçu avec effusion par le Pape