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MES SOUVENIRS

Cette dernière nomination fut mal accueillie. On accusait le roi et ses généraux d’avoir causé les échecs de l’armée par leur incapacité militaire, et le général Franzini avait fait devant les Chambres une apologie maladroite des opérations dont il était en partie responsable. Il fut d’ailleurs remplacé au bout de quelques jours par le général Dabormida, de l’arme de l’artillerie.

M. Pinelli, ministre de l’intérieur, était un avocat, député conservateur, regardé comme ferme et capable.

Deux circonstances remarquables ressortaient de la composition de ce ministère : il ne contenait que des Piémontais, tandis que le précédent était composé de Lombards, de Vénitiens et d’habitants des duchés, et il ne comptait dans son sein aucun représentant de ce que l’on appelait alors la coterie génoise. Il débutait ainsi par un divorce complet avec l’idée de l’unité italienne, et il se séparait du parti démocratique à tendances républicaines de la coterie génoise dont le marquis Pareto, ministre des affaires étrangères du cabinet précédent, était le chef.

Le nouveau ministère rejetait sur ses prédécesseurs la responsabilité de l’armistice et il acceptait la médiation anglo-française.