Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/161

Cette page a été validée par deux contributeurs.
152
MES SOUVENIRS

sées depuis le commencement de la guerre. Je le pris pendant que j’étais seul dans cette chambre en l’enlevant de sa hampe et je l’ai conservé au Breuil en souvenir de notre expédition.

Au point du jour le maréchal nous fit entrer près de lui et nous annonça que la capitulation de la ville de Milan venait d’être signée. Il nous offrit de nous la faire connaître, ce que nous refusâmes, notre devoir étant de rester étrangers à cet acte. Il exprima le regret de ne pouvoir accorder un armistice de quarante-huit heures comme je le lui demandais ; il eût été trop favorable aux Piémontais vaincus.

« Vos compatriotes, ajouta le maréchal autrichien, n’ont rien à craindre. Mes troupes les protégeraient au besoin contre toute insulte. J’aurai le plus grand soin de la sûreté de la chancellerie du consulat français. »

Il me remit tous les laissez-passer dont je pouvais avoir besoin pour faire sortir de Milan les sujets Français qui se seraient compromis dans l’insurrection contre l’Autriche en Italie.

Le vieux maréchal nous reconduisit jusqu’à nos chevaux. Nous rencontrâmes un capitaine d’artillerie piémontais fait prisonnier dans le combat de la veille. Il avait les yeux pleins de larmes. Le maréchal lui dit en italien :