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CHAPITRE SIXIÈME

infortune un témoignage de respectueuse déférence. C’est tout ce que je pus exprimer au roi de Sardaigne, lorsque je fus introduit près de lui dans la soirée du 3 août. Je lui conseillai néanmoins d’entrer dans la ville et de faire un appel énergique au peuple milanais qui commençait à s’enfuir de toutes parts. Il me reçut dans une petite chambre de l’auberge San Giorgio, en dehors de la Porta Romana où il s’était établi pour être plus près des avant-postes. Rien n’était préparé pour la défense de la ville. Les officiers d’artillerie et du génie se multiplièrent pour suppléer à ce qui manquait. Les Milanais élevèrent quelques barricades, mais il était trop tard.

Le 4, à 8 heures du matin, le combat s’engagea aux avant-postes piémontais. Le roi fut comme toujours le premier au feu, bravant le danger avec un calme imperturbable. Malgré la résistance des brigades d’Acqui et de Casale et des gardes de Savoie, les Autrichiens gagnaient du terrain, et les troupes piémontaises, décimées par l’artillerie, risquaient d’être acculées aux murs de Milan.

La bataille était d’heure en heure plus acharnée et se rapprochait de la ville. Charles-Albert revint devant la Porta Romana, suivi de son état-major, faisant face à l’ennemi. Un capitaine d’artillerie, Avogadro, eut la tête emportée par un boulet, Gaz-