Page:Reiset - Mes souvenirs, tome 1.djvu/129

Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
MES SOUVENIRS

Le concierge prétendant ne pas avoir les clés fit longtemps attendre le roi. Il fallut que les aides de camp le menaçassent de tout faire ouvrir de force. Dans ces appartements élégants et confortables tout révélait un départ précipité. Des objets de toilette de femme avaient été abandonnés sur les chaises et les sofas. Le roi prit possession de ce château en faisant respecter scrupuleusement tout ce qu’il contenait. C’est là que se présentèrent un groupe de seigneurs milanais, le duc Melzi, un Litta, et quelques autres, venant demander de porter l’uniforme sarde et d’être admis dans l’état-major du roi. Au grand amusement des officiers, ces héros lombards, se voyant au moment d’être agréés, eurent des hésitations. Le duc Melzi dit au général de Robilant : « Attendez une lettre de moi. Il faut d’abord que j’en parle à ma femme. » Et l’affaire en resta là.

Le bulletin du maréchal Radetzki sur la défaite des Toscans à Curtatone arriva au quartier général et y fut traité de fanfaronnade. Le prince Félix de Schwarzenberg y commandait une division et les Autrichiens y avouèrent une perte de quarante officiers tués ou blessés.

Pendant l’inaction de l’armée principale, la division du duc de Gênes se mit en marche pour tourner l’importante position de Rivoli qui fut à peine