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CHAPITRE QUATRIÈME

pavoisées et illuminées. Turin retentissait des cris : Vive Charles-Albert ! vive le roi d’Italie ! Les Piémontais étaient tout à l’ivresse de ces premiers succès : ils annonçaient que les États de Naples, de Rome et de Florence ne tarderaient pas à être-réunis sous le sceptre du roi de Piémont, puissant souverain de toute l’Italie.

Les Autrichiens, en se retirant, les Croates surtout, commettaient des actes de véritable vandalisme dans les fermes et les villages. À Goïto, ils avaient perdu au moins mille cinq cents hommes tués et blessés, tandis que les Piémontais n’avaient eu que quarante-cinq tués et deux cent soixante blessés.

La veille, à Curtatone, les Toscans s’étaient vigoureusement défendus, et ils avaient fait perdre à l’ennemi beaucoup de monde. En outre, les soldats, d’origine italienne, faisant partie des régiments autrichiens, désertaient en masse.

À l’exception de Mantoue et d’un petit territoire au nord de cette ville qu’occupaient les Autrichiens, les Piémontais tenaient la ligne de démarcation entre la Lombardie et la Vénétie. La Lombardie tout entière était en leur pouvoir.

À la nouvelle de la reddition de Peschiera, le parlement de Turin envoya trois de ses membres en députation à l’armée pour complimenter Charles-