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CHAPITRE QUATRIÈME

entendu la messe, Charles-Albert monta à cheval et alla rejoindre le général de Sonnaz, commandant le 2e corps, qui avait reçu des ordres et pris ses dispositions. Il se plaça sur une butte et donna le signal de commencer le feu. Il était assis par terre et suivait des yeux en véritable général les mouvements de ses troupes. À mesure que ses ordres s’exécutaient, la bataille se dessinait et prenait les proportions d’une victoire. Les hauteurs autrichiennes furent emportées. Pour donner plus d’élan à ses troupes, le roi, dominant à cheval le combat, se mêlait aux assaillants.

La forte position de Pastrengo, qui fut occupée à la fin de la journée, donna son nom à la bataille. Elle coûta environ mille cinq cents hommes aux Autrichiens, tués, blessés et prisonniers.

Charles-Albert commit la faute de ne pas poursuivre sa victoire et de ne pas couper aux Autrichiens le passage de l’Adige. Il parcourut le champ de bataille et coucha au village de Santa Giustina au milieu de ses troupes. C’est là qu’eut lieu une violente altercation entre le duc de Savoie et le major d’artillerie de la Marmora, qui de colère jeta son chapeau à ses pieds. La scène fut si vive qu’il aurait pu être fusillé. Mais on évita d’en rendre compte au roi et l’affaire s’arrangea.