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CHAPITRE QUATRIÈME

nemi. Jusque-là, les gîtes étaient bons, le temps superbe et l’armée bien accueillie n’avait qu’à se louer de sa marche dans un très beau pays. Dans la nuit du 5 au 6 avril, il y eut une alerte à Marcario sur l’Oglio. Un parti autrichien de 1 500 hommes, lanciers et chasseurs tyroliens, avec deux canons, attaqua très hardiment la grand’garde dont le commandant perdit la tête et ne se défendit pas. Elle eut quelques hommes tués et blessés et huit cavaliers de Gênes furent enlevés avec leurs chevaux. Le duc de Gênes envoyé en reconnaissance par le ministre de la guerre Franzini qui venait d’arriver au quartier général, avait poussé, avec le général Bava, jusqu’à Ospedoletta, lorsque à son retour il eut la douleur de rencontrer trois escadrons de Gênes-Cavalerie qui, pris de panique, fuyaient, leur colonel en tête, sans être poursuivis par les Autrichiens. Les troupes avaient bonne volonté, mais elles commençaient à se plaindre de la fatigue des marches et de la mauvaise nourriture procurée par le gouvernement provisoire. Si cela continue ainsi, disaient-elles, nous devrons nous faire donner des vivres par la force.

Le roi se porta ensuite à Castiglione Delle Stiviere où il resta quelques jours. C’est là qu’il apprit l’affaire du pont de Goïto, où l’avant-garde du