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Tu voudrais avec lui mourir, ô vierge sainte !
Pour dire la douleur dont ton âme est atteinte,
Sur la terre il n’est point de voix.

Hélas ! depuis ce jour tu dédaignes la vie,
Tes yeux sont tournés vers les cieux.
Par un effort d’amour, tu meurs sans agonie,
Ô comble de bonheur ! te voilà réunie
À l’unique objet de tes vœux.

Qui peut ternir l’éclat de ta magnificence,
Brillante étoile du matin ?
L’astre du jour pâlit, s’incline en ta présence ;
La lune sous tes pieds annonce ta puissance,
Et proclame ton nom divin,

Ton nom ! Eh ! qui pourrait l’oublier sur la terre ?
Qui ? tes enfants ? oh ! non jamais.
Vois le pauvre orphelin à qui tu sers de mère ;
Une larme est toujours, du bord de sa paupière,
Prête à tomber sur tes bienfaits.