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sène et à la Kharacène. Une fois engagé dans cette voie, le sujet s’est étendu, et j’ai été amené à étudier l’ensemble des navigations orientales à une époque où l’empire romain conservait presque tout son ascendant, et où la navigation était aussi active qu’elle l’avait jamais été.

On a vu que les ouvrages de Polybe et de Diodore de Sicile, qui, probablement, auraient fourni des renseignements précieux sur la Mésène et la Kharacène, ne nous sont parvenus qu’à l’état de fragments. L’historien Josèphe, Ptolémée et Lucien, n’ont parlé de ce pays qu’en passant, et ce qu’ils disent est plus propre à faire naître la curiosité qu’à la satisfaire.

Les premières années qui suivirent la chute du royaume de la Mésène virent paraître deux ouvrages grecs où il était fait mention de cette contrée, et dont l’un surtout renfermait des détails importants sur l’état d’une partie de l’Afrique et de l’Asie. L’un et l’autre parlent de la Mésène comme d’un pays réduit à l’état de province persane. Les savants s’accordent à dire que l’un des deux fut, en effet, rédigé dans les années qui suivirent immédiatement la conquête de la Mésène par les Perses ; mais, chose singulière ! ils ont prétendu que l’autre, qui est précisément le plus intéressant, était antérieur de plus d’un siècle à cet événement ; ce qui serait de nature à jeter le trouble dans le champ de la géographie et de l’histoire.

Le premier de ces ouvrages est une histoire des guerres des Romains et des Parthes, par un écrivain romain appelé Asinius Quadratus. Cet ouvrage, où la Mésène ne pouvait être oubliée, contenait les campagnes de l’empereur Alexandre Sévère, en l’année 233 de notre ère. Malheureusement il ne nous est point parvenu. Nous ne connaissons les passages relatifs à