de vue que Pline, au moment où l’usage de la mousson reçut son troisième développement[1], il ajoute : « À partir de ce moment jusqu’à présent, etc.[2] » Sans doute les termes dont se sert l’auteur du Périple ne suffisent pas à eux seuls pour, déterminer l’époque où il écrivait ; mais Pline ayant mis la dernière main à son ouvrage vers l’an 78 de l’ère chrétienne, et le troisième développement de la découverte d’Hippalus ayant eu lieu vers l’an 50, l’auteur du Périple aurait-il employé les mots à partir de cette époque jusqu’à présent, si, comme l’a pensé M. Charles Müller, il avait fleuri vers l’an 80 ?
Voilà ce que j’avais à dire sur le Périple de la mer Érythrée, tant pour les questions qui touchent à l’époque de sa rédaction, que pour ce qui intéresse la géographie et l’histoire générale[3]. Je me suis, ce me semble, tenu strictement dans les limites de mon plan ; d’un côté je me suis abstenu des discussions de détail qui ne pouvaient trouver place qu’à la suite de la reproduction du texte complet ; de l’autre je n’ai écarté aucune des questions qui touchaient au sujet. En ce qui concerne l’époque de la rédaction du Périple, j’ai fidèlement rapporté les passages qui pouvaient servir d’éléments au débat. Ainsi que je le disais en commençant, certains passages peuvent être interprétés dans des sens différents ; cette difficulté était inhérente à la manière dont le texte est rédigé, et à l’absence d’autres témoignages contemporains. Mais, s’il y a des passages in-
- ↑ Voyez le mémoire sur la Mésène.
- ↑ Άφ οὑ μέχρι ϰαὶ νῦν. (Voyez à la page 299 de l’édition imprimée.)
- ↑ Je ne m’arrête pas sur ce qui est dit à la page 301 du texte imprimé, relativement à l’île de Ceylan, que l’auteur nomme Palœsimandas, et qui, suivant lui, était appelée par les anciens du pays Taprobane. Sur ce mot Palœsimundus il y a divergence chez les écrivains de l’antiquité et probablement méprise. Sans doute l’auteur du Périple, ne s’étant pas avancé jusque-là, a négligé d’entrer dans des détails précis. Voyez, du reste, les notes de M. Charles Müller, ainsi que le mémoire posthume d’Eugène Burnouf, inséré dans le Journal asiatique du mois de janvier 1867, p. 1 et suiv.