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ont été faites depuis le commencement de ce siècle par les nombreux voyageurs anglais[1]. Mais continuons :

« Auprès de Papice (à la pointe sud-ouest du Guzarate) est un autre golfe qui s’avance vers le nord (le golfe de Cambaye.) À l’entrée est l’île Bœone, et au fond se trouve une grande rivière appelée Maïs. Les navires qui se dirigent vers (le port de) Barygaze tournent à l’est et entrent dans le fleuve qui porte le nom de Namnadia. »

On voit que j’ai eu raison d’établir une différence entre le golfe de Barygaze et le golfe de Cambaye proprement dit ; mais poursuivons :

« Barygaze (l’empire de Barygaze) touche, du côté de l’intérieur des terres, à un grand nombre de nations, notamment aux Aratriens, aux Arakbosiens, aux Gandariens et à la Peukélaïte, où se trouve la ville de Bucephalia, fondée par Alexandre. Au-dessus est la belliqueuse nation des Bactriens, qui a un roi particulier[2]. »

Qu’on se rappelle l’opinion émise par Pline, à savoir que l’Indus, dans la première partie de son cours, coulait à l’est, et que, dans la dernière partie, il tournait à l’ouest, et l’on ne sera pas étonné de la manière dont l’auteur du Périple a cru devoir disposer ces diverses contrées, les unes par rapport aux autres.

Il est vrai que l’auteur dit, aussitôt après, qu’Alexandre, après avoir subjugué ces pays, s’avança jusqu’au Gange, d’une part, et que, de l’autre, il pénétra jusqu’aux frontières de la

  1. Voyez notamment les relations de Pottinger et d’Alexandre Burnes. En ce qui concerne l’Abhirie en particulier, voyez, pour plus de détails, le mémoire déjà cité de M. Vivien de Saint-Martin, p. 316, ainsi que les Essays on indian antiquities de James Prinsep, recueillis par M. Edward Thomas, t. I, p. 234 et suiv.
  2. Voyez ci-devant, p. 40.