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domination des rois sassanides ? Elle dit qu’il en fut à peu près de même sous ces princes, et que, si, par intervalle, le pays fut reconquis, ce fut plutôt comme affaire de vanité que dans l’idée d’une occupation réelle. Je ne muarrêterai pas à discuter certains passages arabes et persans où quelques orientalistes ont cru voir le contraire. Il me suffira de citer trois faits qui me semblent péremptoires.

Vers l’an 435 de notre ère, le roi sassanide Bahram-Gour, se prenant de la passion des voyages, se rend dans l’Inde, et là, disent les écrivains orientaux, il reçut, du roi de l’Inde, sa fille en mariage, et les contrées dont il s’agit ici[1]. Ces contrées n’appartenaient donc pas à la Perse. Un siècle plus tard, vers l’an 560, le roi Kosroès-Nouschirvan, qui éleva la monarchie au plus haut degré de splendeur, et qui avait à se plaindre de quelques actes de piraterie commis par les navires indiens, se lit restituer ces mêmes régions. Enfin, un siècle après, vers l’an 640, ces mêmes contrées, d’après le témoignage positif du voyageur chinois Hiouen-thsang, reconnaissaient les lois d’un prince indien.

On a émis sur tout cela les opinions les plus étranges. Les uns n’ont pas aperçu l’influence indienne sur les provinces orientales de la Perse ; les autres ont exagéré cette influence outre mesure. On est confondu d’étonnement lorsqu’on lit ce passage d’une notice sur Kosroès-Nouschirvan par Saint-Martin[2] : « Ce prince fit aussi partir une armée considérable pour faire la guerre au roi de l’Inde maritime, qui gênait alors le commerce de l’Océan et du golfe Persique. Les troupes persanes pénétrèrent si avant dans l’Inde, que le prince indien se hâta de conclure la paix, et d’abandonner

  1. Nikbi, dans le tome II du Recueil des notices et extraits, p. 336.
  2. Biographie universelle, t. XXII, p. 382 de la première édition.