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teur du dictionnaire géographique arabe intitulé Mérasid, parlant de la ville de Tiz, dit quelle était située en face de l’Oman[1].

Pour le pays auquel le Périple donne le nom de Parside, et qui formait un État particulier, il me paraît répondre au Mokran des Arabes et à la Gédrosie des anciens. C’est le pays qui est aujourd’hui compris tout entier sous la dénomination de Béloutchistan. Je place la baie dont parle l’auteur, et qu’il appelle Terabdon, au lieu qui est maintenant connu sous le nom de Guetter[2]. Ce lieu n’est pas éloigné de la ville de Kedje, chef-lieu actuel de la province du Mokran. Dans la baie se jette une rivière considérable pour une contrée aussi aride ; c’est le Bhegvor ou Bhugwur, sur la rive gauche duquel est situé Kedje.

On peut me faire ici une objection. Le Périple dit positivement que la Parside était indépendante de la Perse, et qu’elle formait la séparation de la Perse et de l’Inde. Or les livres qui ont le plus de crédit chez nous affirment que, si, pendant la domination des rois arsacides, la Perse fut divisée en principautés et en fiefs, la politique d’Ardeschir fut, au contraire, de réunir tous les rameaux épars en faisceau, et de renouveler les beaux jours des anciens rois achéménides. Ne serait-il pas plus naturel de reporter ce qui est dit ici sous la domination des rois arsacides, et, par conséquent, avant la chute du royaume de la Mésène ?

L’objection est grave et mérite qu’on s’y arrête.

Les côtes de la région qu’on appelle aujourd’hui du nom général de Béloutchistan ont toujours été stériles et malsaines.

  1. Voyez l’édition de M. Jaynboll, t. I, p. 222 ; voyez, de plus, ci-après, p. 23.
  2. Horsburgh, Instructions nautiques sur les mers de l’Inde, traduction de M. Leprédour, 2e édition, grand in-4o, tome II, p. 114.