Page:Reinach - Orphéus, histoire générale des religions, 1921.djvu/380

Cette page n’a pas encore été corrigée

raconte à saint Jacques, chef de l’Église de Jérusalem, sa conversion au sortir de l’école des philosophes. Ayant appris que le fils de Dieu était né en Judée, il partit pour ce pays, rencontra Barnabé à Alexandrie, puis Pierre à Césarée ; celui-ci le rendit témoin de sa dispute avec Simon le Magicien et l’initia à sa doctrine. Simon, vaincu, est poursuivi par Pierre et Clément, qui l’atteignent à Laodicée et recommencent à discuter avec lui. Enfin, Pierre part pour Antioche et y fonde une communauté. [1] Le titre de Reconnaissances est dû à un épisode du VIIe livre : Matidie, mère de Clément, a quitté Rome pour Athènes ; elle y est retrouvée, avec ses fils, par son mari parti à sa recherche. Dans ce fatras, Paul n’est pas nommé une seule fois : c’est une œuvre nettement judéo-chrétienne. Homélies et Reconnaissances ont une source commune qui peut dater de 150 environ ; le remaniement a été fait au IIIe siècle.

67. Rien de plus mystérieux que ce Simon, le magicien de Samarie, qui paraît opposé à Pierre dans les Actes (8, 5-25) et dont Justin, la littérature clémentine et les Actes apocryphes font un personnage très important à Rome. Là, sous Claude ou sous Néron, il rivalise de puissance magique avec saint Pierre et finit par promettre de voler en l’air devant l’empereur ; mais une prière de Pierre le prive de ses forces ; il tombe et se casse le cou. Justin (150) prétend avoir vu son tombeau à Rome, dans l’île du Tibre, avec l’inscription : «  « A Simon le dieu saint. » Ceci montre l’ignorance et

  1. Voir Renan, Origines, t. VII, p. 77.