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comme « inspiré ». Le pasteur, c’est l’ange gardien de l’auteur, qui a eu des visions et qui les révèle pour ramener les fidèles au bien. Hermas, né en Grèce, puis esclave à Rome, a été affranchi et y vit avec sa famille. Le Pasteur n’est probablement guère postérieur à l’an 100.

63. On croyait à Rome, au IIIe siècle, que les apôtres, après la Pentecôte, avaient rédigé en commun une profession de foi ou symbole, qui devait être récitée par tous les adultes auxquels on conférait le baptême. Cela est impossible ; mais le plus ancien symbole de ce genre, connu en 150 de Justin, est un produit de l’Église de Rome avant l’an 100.

64. Nous possédons des fragments d’un ouvrage intitulé Prédication ou Doctrine de Pierre, soi-disant adressé par l’apôtre aux païens ; c’est encore un faux gréco-romain de la fin du Ier siècle. 65. Une heureuse découverte (1883) nous a révélé la Doctrine des Apôtres ou Didaché, manuel de vie chrétienne, tant individuelle que sociale, document de premier ordre pour la connaissance des communautés primitives, de leur organisation et de leurs rites. Les apôtres n’ont naturellement rien à y voir ; mais la Didaché, remaniement de vieux catéchismes, paraît avoir été rédigée en Syrie avant 150.

66. Un groupe important d’écrits — dits pseudo-clémentins, parce qu’ils ont été attribués faussement à Clément, évêque de Rome — comprend vingt homélies et un roman édifiant, intitulé Les Reconnaissances. La trame de ces compositions est presque la même. Clément, institué évêque de Rome par saint Pierre,