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apocryphes : telles sont l’histoire de Joachim et d’Anne, parents de Marie, celle du mariage de la Vierge, de la naissance de Jésus dans une caverne, où il est adoré par un bœuf et par un âne, de la descente de Jésus aux Enfers [1], de la mort ou dormition de Marie.

44. En dehors de ces textes nous avons un recueil considérable de paroles (en grec logia) attribuées à Jésus, les unes rapportées par les auteurs des premiers siècles, les autres formant de petits recueils qu’on a découverts de nos jours en Egypte. Les paillettes d’or sont rares dans cette poussière d’Évangiles ; il y a même une très longue phrase de Jésus, conservée par Papias, c’est-à-dire par un très ancien auteur, qui n’est qu’une absurdité d’un bout à l’autre. Nos Évangélistes ont fait un choix heureux dans les apports confus de la tradition ; il faut lire les apocryphes pour les apprécier.

45. Les Actes des Apôtres sont l’œuvre du même rédacteur que notre troisième Évangile ; ils ont dû être écrits vers 95. C’est une compilation qui renferme des éléments précieux sur une partie des voyages de saint Paul, empruntés à un journal sans doute authentique de Luc ; ces éléments se distinguent du reste par l’emploi du mot nous dans la narration. Le reste est de valeur très inégale et ne peut être attribué à un disciple de Paul, dont les Épîtres et la doctrine propre y sont entièrement ignorées. Le souvenir de la rivalité de Pierre et de Paul y est effacé à dessein, dans

  1. La descente aux Enfers fait partie du dogme chrétien depuis le concile de Nicée (325).