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LES PERSES ET LES IRANIENS

cheveux en prononçant à haute voix ces paroles… Puis tu creuseras à l’entrée avec un couteau de métal trois sillons, six sillons ou neuf sillons, et tu prononceras ces paroles, etc. » C’est une idée très répandue, ailleurs qu’en Perse, qu’il faut enterrer les cheveux coupés et les rognures d’ongles, de peur qu’un sorcier n’en abuse en vue de maléfices. Mais quelle prolixité et quel pédantisme dans l’énoncé d’une simple prohibition ! On citerait des centaines de passages plus stupides encore. Si donc la doctrine qui se dégage de l’Avesta est une leçon d’activité, de progrès et même de justice, l’ouvrage où il la faut chercher n’en mérite pas moins ce jugement de Voltaire, qui connaissait l’Avesta par la traduction d’Anquetil : « On ne peut lire deux pages de l’abominable fatras attribué à ce Zoroastre sans avoir pitié de la nature humaine. Nostradamus et le médecin des urines sont des gens raisonnables en comparaison de cet énergumène. »

15. Mithra est une divinité des Indous et des Iraniens dès avant leur séparation (p. 92). Dans la religion de l’Avesta, il joue un rôle important, mais non prépondérant ; il est le dieu lumineux, bon pour les hommes, garant de la fidélité, avec quelques traits aimables de l’Apollon grec. Mais Mithra paraît avoir été le dieu principal d’une autre secte perse, différente de celle dont les croyances devinrent la religion officielle des Sassanides. C’est ce culte populaire que les soldats romains et leurs auxiliaires orientaux ont répandu dans tout l’Occident à partir du Ier siècle et qui a semblé, pendant quelque temps, balancer la fortune du christianisme.