Page:Reinach - Orphéus, histoire générale des religions, 1921.djvu/122

Cette page n’a pas encore été corrigée
98
LES PERSES ET LES IRANIENS

charogne ». Quand le terme approche, le prêtre fait réciter au moribond une confession de pénitence, il verse le haôma dans sa bouche et dans ses oreilles : c’est une véritable extrême-onction et peut-être une des sources de ce rite chrétien. Après l’exposition du cadavre dans un lieu isolé, sur une sorte de tour, où il est dévoré par les oiseaux de proie, on célèbre pendant trois jours des fêtes funéraires pour faciliter le voyage de l’âme. Ces fêtes comprennent une offrande de pain sacré, qui est partagé entre les assistants. Pendant ce temps, Sraosha conduit l’âme et la protège contre les démons, lorsqu’elle est assez pure pour leur échapper ; la pesée des âmes a lieu ensuite sur une haute montagne ; celles qui sont légères franchissent le pont qui mène au Paradis ; les autres sont précipitées dans l’Enfer. Toutes ces conceptions sont tellement voisines de celles du judéo-christianisme que l’hypothèse d’une influence de la Perse sur la Palestine paraît s’imposer ; mais, vu la rédaction tardive d’une partie de l’Avesta, on peut parfois se demander de quel côté est l’emprunt.

13. Les temples sont sans images ; l’ancienne religion les interdit. C’est Artaxerxès Mnémon qui, le premier, vers 398, éleva des statues d’Anahita. Le culte principal est celui du feu. Chaque temple contient une chambre du feu, abritée de la lumière du jour, où brûle une flamme éternelle que personne ne doit toucher ni même souiller de son haleine. Le prêtre du feu a des gants aux mains et un voile devant sa bouche. L’entretien du feu et le choix des éléments qu’il consume sont minutieusement réglés.