pas les idées de Voltaire sur les religions ; mais j’admire, comme il convient, son incomparable talent de narrateur. Exposant les mêmes faits après lui, je ne pouvais que les exposer plus mal. Aussi lui ai-je fait beaucoup d’emprunts textuels (entre guillemets, s’entend). Ceux qui m’accuseront d’avoir découpé mon livre dans Voltaire prouveront qu’ils n’ont lu ni Voltaire ni mon livre ; mais je ne me fâcherai pas de si peu.
Comme j’ai la prétention et l’espoir de trouver autant de lectrices que de lecteurs, je me suis imposé une certaine réserve, surtout dans l’exposé des anciennes religions orientales. J’affirme aux mamans qu’elles peuvent donner ce livre à leurs filles, pour peu que la lumière de l’histoire ne les effraie pas. Les sacrifices que j’ai dû faire ne sont pas, à tout prendre, bien regrettables ; mais si la bienveillance du public répond à mes efforts, je ferai paraître quelque jour une édition plus complète — pour les mamans.
Je prie qu’on ne me soupçonne pas de badiner sur des choses sérieuses. Je sens profondément la responsabilité morale que j’assume en présentant pour la première fois un tableau d’ensemble des religions, considérées comme des phénomènes naturels et non autrement. Je le fais parce que je crois que les temps sont révolus et que, sur ce domaine comme sur tous les autres, la raison laïque doit revendiquer ses droits. Je me suis efforcé de ne blesser aucune conscience ; mais j’ai dit ce que je crois être la vérité et l’ai dit avec l’accent de la vérité. Je ne pense pas que la persécution des Bacchanales par le sénat romain, que celle du christianisme naissant par les empereurs, que les fureurs de l’Inquisition, que la