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LES ARYAS ET LES INDOUS

triyas, des Vaisyas et des Sûdras, qui ont subsisté en Inde jusqu’à nos jours[1].

15. Un des caractères du sacrifice védique est la haute efficacité magique qu’on lui attribue. Avec les paroles qui l’accompagnent, il prétend exercer une contrainte sur les bons génies de la nature, sur les dieux. Ceux-ci sont censés non seulement y prendre part, mais y puiser des forces indispensables à leur action bienfaisante ; ainsi la liqueur jaune du sôma, plante asclépiade, répandue en libations, est comme un feu terrestre qui ravive le feu du ciel. Ce qui se passe sur terre a dans le ciel un écho ; le monde visible et le monde invisible sont soumis l’un et l’autre à la magie du sacrifice et de l’incantation.

16. Les forces naturelles qu’il s’agit ainsi de concilier ou de contraindre sont personnifiées sous des noms divins. Les dieux védiques ont des contours assez vagues ; ils ne constituent pas une hiérarchie, comme ceux du panthéon grec, mais plutôt une confrérie de dieux. Au nombre de 33, ils se partagent, par groupes de 11, le ciel, la région intermédiaire et la terre. Celui qu’on invoque le plus souvent est le feu, Agni, nécessairement assimilé au soleil ; puis vient Indra, le dieu belliqueux du ciel, qui tue le serpent Ahi ou Vritra et délivre les eaux qu’Ahi tient enchaînées dans les montagnes ou dans les nuages. Dyaus pater, le vieux dieu du ciel, Prithivî, la terre, Brahma et Vishnu, les grands dieux de hindouisme, ne jouent plus ou ne jouent encore qu’un rôle effacé. Varuna, dieu céleste et peut-

  1. Max Müller. Ibid., p. 354.