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histoire de la révolution russe

tait des projets contre-révolutionnaires ; on lui donna un commandement au Turkestan, d’où il télégraphia au Gouvernement provisoire pour affirmer à nouveau ses sentiments de fidélité. Les autres membres de la famille Romanov furent exclus de l’armée. Le général Alexeiev était généralissime ; le général Ioudenitch succéda au grand-duc comme chef des armées russes du Caucase.

Les immenses apanages de la famille impériale furent ajoutés au domaine national, en attendant que la Constituante en disposât en faveur des paysans. Les quelques millions de roubles possédés par le tsar et sa famille en Russie n’ont pas été confisqués.

On craignit d’abord, du moins dans l’ouest de l’Europe, que les paysans ne se soulevassent en faveur de la famille impériale ; mais leur dévouement pour elle s’était complètement refroidi. Ceux des paysans qui avaient travaillé dans les villes ou qui étaient en contact avec des ouvriers considéraient le tsar comme l’auteur de leurs maux ; beaucoup d’autres n’avaient pas oublié les terribles « expéditions punitives » qui, en 1905 et pendant les années suivantes, réprimèrent les essais de jacquerie.


II. — L’armée et la flotte. — La discipline.


Tant dans l’armée que dans la flotte, la Révolution provoqua quelques résistances ; mais elles furent promptement apaisées. La désertion et l’indiscipline furent des dangers plus graves. Des milliers de soldats, même au front, apprenant qu’ils étaient désormais « libres », comprirent ou