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la terre et le jardinage sont choses si naturelles qu’elle ne conçoit pas des dizaines, peut-être des centaines de siècles d’humanité, ayant ignoré ces moyens de se nourrir, n’ayant subsisté que de cueillettes, de chasse et de pêche. Mais le livre sacré garde son prestige — justifié à bien d’autres titres — surtout en pays anglo-saxons. N’avons-nous pas vu récemment, dans un État de l’Amérique du Nord, destituer un instituteur qui, enseignant l’évolution à ses élèves, minait ainsi l’autorité du récit biblique de la Création ?

Un autre événement scientifique, la découverte des livres sacrés de l’Inde et de la parenté de la langue de ces livres avec celles de l’Europe, donna naissance au XIXe siècle à un préjugé dont l’opinion est encore imbue, celui de la haute antiquité de la civilisation de l’Inde, source présumée de celle de l’Europe. Le Paradis terrestre recula vers l’Est, quelque part entre le Gange et l’Indus, ou, plus au Nord, vers le plateau inhabitable de Pamir, qui n’est certes pas un Paradis et que les hommes eurent bien raison de quitter s’ils l’habitaient.