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C’est la première fois, dans l’histoire de la science du passé, qu’une controverse où n’étaient intéressées ni la religion, ni la politique, ni la passion du jeu ou des femmes, a soulevé non seulement en France, mais dans toute l’Europe et même dans le Nouveau-Monde, une pareille tempête de discussions. « C’est l’affaire de Sarajevo, écrivit un journaliste américain ; elle met le feu partout. » Heureusement, il n’y eut d’autre victime que le papier, dont des tonnes furent inutilement noircies, et je ne sache pas que l’affaire de Glozel, que l’on comparait à l’autre Affaire d’il y a trente ans, ait donné lieu à un seul duel. Les adversaires se sont apostrophés comme des héros d’Homère, mais, plus sages qu’eux, n’en sont pas venus aux mains.

Dans l’un et l’autre cas, si certains hommes étaient au premier plan, le fort de la controverse se poursuivait autour d’idées, seuls enjeux dignes d’un tel déchaînement de polémiques.

Il s’agissait de savoir, en 1926-27, si ce que nous avons appris à l’école touchant l’histoire primitive était, ou non, à retenir ; si la civilisation qui nous est commune avait suivi, à ses débuts, la