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DIDEROT.


mières notions des lois du pays, des devoirs des citoyens, fussent consignées pour l’instruction à l’usage du peuple ». — ce sont nos manuels d’enseignement civique ; — « et aussi une espèce de catéchisme usuel qui donnât une idée courte et claire des choses les plus communes de la vie civile ». Cette instruction primaire sera obligatoire, gratuite — il faut donner aux enfants pauvres non seulement les livres nécessaires, mais du pain — et laïque : « Point de prêtre entre les maîtres ; ils sont rivaux par état de la puissance séculière, et la morale de ces rigoristes est étroite et triste. » — En second lieu, les écoles qu’on appelle en Allemagne Gymnasia et qui correspondent à nos collèges. Diderot commence l’enseignement par le calcul, l’algèbre et la géométrie, « qui est la meilleure et la plus simple de toutes les logiques, la plus propre à donner de l’inflexibilité au jugement et à la raison. Un peuple est-il ignorant ou superstitieux ? Apprenez aux enfants la géométrie et vous verrez avec le temps l’effet de cette science. » La physique et la chimie viendront ensuite, avec la géographie et l’astronomie, qui ont été trop longtemps négligées : « Il serait honteux pour un homme élevé de ne rien savoir ni du globe sur lequel il marche, ni de la voûte sous laquelle il se promène » ; « point de science plus faite pour les enfants que l’histoire naturelle ; c’est un exercice continu des yeux, de l’odorat, du goût et de la mémoire » ; enfin, « il faudra commencer l’étude de l’histoire par celle de sa nation ». Quant à