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XIII

LES COMANCHES


Les nuages qui cachaient la lune ne se désagrégèrent qu’au bout d’un quart d’heure. Alors, à mon grand étonnement, je vis un grand nombre de chevaux sans cavaliers dans la prairie. C’était apparemment un troupeau de mustangs, arrivés là pendant l’obscurité. Quant aux Indiens, ils n’étaient plus là. Je voulus chercher mon compagnon pour lui faire part de ce qui se passait, lorsqu’en me levant je constatai qu’il était à côté de moi. Il avait fait en rampant le tour du plateau, et n’ayant rien découvert, il était revenu se convaincre si les Mexicains n’avaient pas bougé.

— Ohé ! s’écria-t-il quand ses yeux tombèrent sur les chevaux. En voici bien d’une autre : un troupeau de mustangs ! Les Mexicains ne les ont donc pas vus ? Très drôle, très drôle, par Belzé…

Son exclamation fut interrompue par un vacarme qui partit tout à coup de l’endroit où étaient postés les Mexicains. Nous les vîmes, un instant après, sauter tous en selle et se mettre en mouvement. Nous crûmes d’abord qu’ils avaient aperçu les chevaux sauvages et que cette découverte avait provoqué leur brusque départ. Mais nous reconnûmes bientôt que c’étaient nous-mêmes qui étions cause de leur alarme, car ils accouraient tous ensemble vers le rocher, et en pous-