Page:Reid - Aventures de terre et de mer, Hetzel, 1891.djvu/90

Cette page n’a pas encore été corrigée

Elle eut quelque peine à prendre possession du papier. (Page 68.)


savait que son but était atteint désormais, et que la ligue projetée ne se relèverait pas d’un tel coup. Aussi n’eut-il pas plus tôt vu la position conquise, qu’il fit sonner la cessation du feu, et l’assemblée pour l’appel.

Les troupes en ligne et les pertes vérifiées, il se trouva qu’une soixantaine d’hommes manquaient : vingt-deux d’entre eux n’étaient que blessés plus ou moins grièvement ; les trente-huit autres étaient morts.

On crut quelque temps que Cornélius Van Dyck était du nombre. Personne ne l’avait vu depuis une demi-heure, et l’on se disposait déjà à le porter sur les contrôles, quand il reparut tout à coup démonté et fort pâle.

Son cheval, racontait-il, avait été tué sous lui, et il avait manqué plusieurs fois être scalpé par les Peaux-Rouges.

Malheureusement pour la vraisemblance de cette version, le cheval fut retrouvé deux heures plus tard par les ambulanciers, mort en effet, mais à trois cents mètres au moins du théâtre de l’action, et avec une halle de revolver dans la tête, derrière l’oreille.

Cette histoire acheva Cornélius dans l’esprit du régiment. Plusieurs officiers déjà avaient cessé de lui parler à la suite de son affaire avec Frank Armstrong. De ce jour, c’est à peine s’il s’en trouva un ou deux pour entretenir avec lui la moindre relation, et ce fut pour lui conseiller de résigner sa commission.