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Le contentement se lit sur tous les visages et fait bientôt place à l’admiration quand on aperçoit, sur les marches de l’église, dans un flot de dentelles, l’enfant que le colonel Requeñes et la senora Villanneva viennent de tenir sur les fonts du baptême.

Derrière eux paraissent bientôt don Estevan, don Juliano Romero, Robert Tresillian, puis l’ingénieur et Pedro Vicente radieux, donnant le bras au jeune père. Est-ce que le bonheur de son jeune ami n’est pas un peu le sien ?

Alors, ce sont des acclamations à n’en plus finir, des hourras qui se multiplient sur le passage du cortège.

Quand l'heure des réjouissances sera venue, c’est le gambusino, qui, monté sur Crusader, devenu son ami, remportera le prix de toutes les courses. Le noble animal, dont on se rappelle la fidélité et les exploits, est salué par la foule enthousiaste des cris mille fois répétés de : « Vive Crusader ! »

Sur la Plaza Mayor, dans un pavillon improvisé, garni de branchages et d’énormes bouquets de fleurs, la musique des lanciers de Zacatecas fait entendre ses plus beaux airs.

Et la nuit venue, quand la lanterne d’un phare, construit par l’ingénieur à l’extrême pointe du plateau de la montagne, disperse ses lueurs à des lieues à la ronde, les habitants de Santa-Gertrudès, rentrés dans leurs maisons, se racontent l’un à l’autre les malheurs d’autrefois.

C’est un sentiment tout à fait humain de se rappeler, dans les jours heureux, les heures pénibles des temps disparus.




Paris. — Imp. Gauthier-Villars et fils, 55, quai des Grands-Augustins.