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« Dieu soit loué ! s’écria-t-il, ils sont encore là. » (Page 83.)


sonné, disait-il. Qui nous dit que le secours, que la délivrance ne sont pas proches ? Il faut laisser aux choses le temps moral de s’accomplir. Jeter le manche après la cognée, avant d’avoir attendu le temps nécessaire serait de la folie. En somme, les libérateurs, s’ils sont en marche, ce dont je ne doute pas, pour ma part, peuvent se trouver en présence d’obstacles imprévus, et l’on ne fait pas marcher un régiment avec la rapidité d’une escouade. Si, au bout, non pas de douze jours, mais de quatorze, rien n’est survenu du côté d’Arispe, eh bien oui, alors, mais alors seulement, le moment sera venu de nous faire sauter avec nos agresseurs. Nous voyez-vous ayant prématurément perdu la tête et réservant à Henry pour toute récompense, à son retour, le seul spectacle de nos cadavres mêlés à ceux de nos vainqueurs ? Señores, si la patience est le plus difficile des courages, c’est aussi, dans notre position, le plus indispensable. D’ailleurs, vingt-quatre heures, quarante-huit heures même de latitude données à nos prévisions, sont à coup sûr le moindre des délais que puisse exiger de nous la raison. »

Le gambusino parlait d’or, et ceux auxquels il adressait ces sages paroles n’en eussent pas douté, s’ils eussent vu ce qui se passait dans le llano, à une vingtaine de milles de la Montagne-Perdue, et s’ils eussent entendu ce qui s’y disait.