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Anguez et Barral étaient vengés. (Page 80.)


cœur la main des deux téméraires. Il pria le gambusino d’empêcher que toute autre tentative de ce genre se renouvelât, en faisant comprendre à ses auteurs qu’elle pouvait avoir pour effet de faire découvrir par les Apaches le chemin qu’ils avaient pris.

Anguez et Barral étaient vengés. L’exploit était accompli, mais la situation n’était pas changée.

C’étaient deux Indiens de moins, et voilà tout. Il en restait assez pour les remplacer et pour réduire les défenseurs de la forteresse, si les secours n’arrivaient pas.

La onzième journée se passa avec la même monotonie et plus d’inquiétudes encore que les précédentes.

Seulement, à mesure que l’on approchait de la limite approximativement calculée pour l’arrivée du secours, les alternatives d’espérances et de désillusions devenaient plus intolérables.

L’ignorance où Robert Tresillian était du sort de son fils, les suppositions sinistres que cette ignorance faisait naître dans son esprit et dans celui de ses compagnons, finissaient par pousser leur impatience et leur colère jusqu’au paroxysme, et chacun proposait les plans les plus impossibles.

Seul, le gambusino conservait son inaltérable sang-froid, et tenait bon contre tous.

« L’heure du découragement, l’heure du désespoir, l’heure du dénouement n’a pas encore