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Leur premier soin fut de hisser le drapeau national. (Page 52.)


comme celle du gambusino, mais pour d’autres motifs : Henry était un soldat comme les autres et n’avait pas, plus qu’un autre, droit à la préférence qu’il réclamait.

Une idée plus juste venait de surgir dans l’esprit du chef qui, s’adressant à tout l’auditoire, mais plus spécialement à Pedro Vicente :

« Sauriez-vous me dire, demanda-t-il, combien, parmi les nôtres, seraient capables de se diriger vers Arispe, sans crainte de faire fausse route ?

— À mon avis, répondit le gambusino, on pourrait en compter au moins une quinzaine. Il n’en est pas un parmi nos arrieros et nos vaqueros qui ne puisse regagner Arispe, s’il parvient à se glisser dans la plaine, hors de la vue des Apaches.

— S’il en est ainsi, s’écria don Estevan, c’est le sort seul qui doit décider. Qu’en pensez-vous, Tresillian ?

— Je pense, Villanneva, répondit Tresillian, que des hommes désignés par le sort, s’ils sont résolus, comme je n’en doute pas, peuvent et doivent se risquer. S’ils réussissent, nous sommes sauvés ; s’ils échouent, notre destin n’étant plus douteux, ils mourront seulement un peu plus tôt que les autres. Nous devons tous tirer au sort, moi et mon fils, comme nos autres camarades, en exceptant, toutefois, pour une première expérience, les gens mariés. »