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Quatre sentinelles rouges avaient été écrasées. (Page 42.)


chacun regardait le gambusino comme pour lui demander une explication.

« Voilà des voisins dangereux, dit don Estevan, et qu’il faudrait détruire au plus vite. La certitude de leur présence en ces lieux n’est pas rassurante, et si nous ne nous en débarrassons pas sur le champ, nous nous trouverons pris entre deux dangers. Ne vous semble-t-il pas, Pedro, qu’un feu d’ensemble…

— Cela pourrait évidemment réussir, interrompit le gambusino : mais supposez, senor, qu’il n’y ait point de blessure mortelle, et c’est possible grâce à cette impénétrable fourrure, qui vous dit que l’un de ces animaux, tout au moins, ne nous échappera pas pour se ruer en ligne droite sur le bivouac, où l’on n’attend point cette visite, et dont il sera plus rapproché que nous.

— Vous avez raison, reprit don Estevan, mais nous ne pouvons cependant nous éloigner avec la pensée de laisser vivants de pareils hôtes.

— Certes non, dit Pedro ; aussi faut-il s’en défaire, mais avec le moins de risque possible. Avec votre permission, pour cette fois, cela ne regardera que moi ; tout ce que je demande, c’est que chacun se mette hors d’atteinte directe en grimpant sur ces arbres. Cela fait, ne poussez aucun cri, aucune exclamation, et laissez-moi faire. »

L’endroit du plateau où l’on se trouvait n’était guère éloigné de plus de quatre cents